Le village des damnés

Un étrange phénomène se produit dans un village d'Angleterre, et suite à cela, des femmes se retrouvent enceintes et donnent naissance à des enfants blonds aux yeux... très particuliers. Excellent concept de SF. Le mystère venu d'ailleurs, que l'on retrouvera notamment dans les fameux "Invaders", "Envahisseurs".

Il existe un remake de ce film, mais mon penchant résolument rétro m'oblige à rester rivé sur la version originale, de 1960.

Le piège diabolique

En toute logique, suite à la note d'hier, j'aborde le mythique album d'Edgar P. Jacobs, "Le piège diabolique". Cette aventure de Blake et Mortimer, je l'ai tout d'abord découverte chaque semaine dans le journal Tintin en 1960. Mais comme j'avais raté le début, j'ai dû attendre la sortie de l'album pour avoir l'histoire complète. En tout cas, cette BD m'a fasciné et a contribué à me donner le goût de la SF, avec un de ses principaux concepts : le voyage dans le temps.

Prodigieuse machine que ce "chronoscaphe" : cette grosse boule improbable avec ses deux anneaux, un tantinet saturniens. Je n'ai pu m'empêcher dans "Chadoogie" de lui rendre hommage à cette machine fabuleuse emmenant Mortimer de la Préhistoire au 51ème siècle, en passant par l'époque médiévale. Que de rêves avec ce "piège diabolique", même si pour Mortimer, le rêve a bien entendu souvent viré au cauchemar.

Chadoologie

Dessin Régine Vast d'après Edgar P. Jacobs

Voici la genèse de ma nouvelle "Chadoogie" : le chronoscaphe imaginé par Edgar P. Jacobs auquel on ajoute un chat, le chat qui va partir pour un futur félinisé.

"Chrompunk" avec son et lumière

Le "steampunk" c'est la SF au XIXème siècle ou dans un XIXème siècle reconstitué. Alors comme je l'ai déjà dit, occupons-nous désormais du "chromupunk", la SF dans les années 50/60 au son du rockabilly et parmi les "belles américaines à moteur".

Je suis en plein en ce moment dans l'écriture de ce que je peux appeler un roman "chrompunk". Une cinquantaine de pages dactylographiées au compteur pour l'instant. Alors une petite diversion sur le "chrompunk", servira de récréation.

La soucoupe volante est l'un des thèmes SF qui me plaît bien. Soucoupes volantes, extraterrestres, toute la mythologie SF éternelle, intemporelle, réunie dans un concept enthousiasmant.



La voiture américaine chromée est indispensable au "chrompunk", puisque dans le terme il y a bien évidemment '"chrome," comme ceux de la voiture présentée ici.

Pour faire du bon "chrompunk", il faut aussi un juke-box qui diffuse du rockabilly, en tout cas du rock'n'roll années 50.

Alors, comme illustration sonore, voici un morceau qui tombe à point nommé puisqu'il s'appelle "Flying saucer rock'n'roll". Et c'est une version de ce morceau des années 50 par Brian Setzer, ex-Stray Cats, qui apporte une touche de "punkitude" au rockabilly, faisant ainsi que la boucle soit bouclée.

Tony Sextant

Très content d'avoir découvert en parcourant l'excellent site "Mars et la science-fiction", (lien dans la liste à gauche), un montage consacré à Tony Sextant, où figure un morceau de mon article (mis entre guillemets) que j'avais écrit pour Phénix Mag.

Et c'est ici.

War of the worlds

Bien sûr j'ai déjà fait une note de "La guerre des mondes" selon Wells. mais il s'agissait de la version de Steven Spielberg. Je ne puis évidemment pas résister au plaisir de mettre en ligne cette fois le film de 1953 de Byron Haskin, de consacrer encore une note à la SF martienne.

Signes

Un excellent film de M. Night Shyamalan en 2002 avec Mel Gibson dans le rôle principal, celui d’un pasteur bousculé par la vie au point d’en perdre la foi. Des mystérieux signes apparaissent dans un champ, l’évidence s’impose très vite : il s’agit d’extraterrestres. Merci au réalisateur d’avoir osé montré des hommes verts. Oui, avec ce film les extraterrestres existent et pas la peine de se prendre la tête avec des considérations scientifiques. C’est de la SF, oui, mais de la fiction avant tout, et c’est ce qui importe.

Steampunk imagé

Life on Mars

Je reviens à notre chère planète Mars, et dans une rubrique musique consacrée à un Martien célèbre, en l'occurrence David Bowie qui semble avoir une idée de la vie sur la planète rouge.

L'écume des jours

Alors que la chaîne franco-allemande ARTE va diffuser ce soir une émission à l'occasion du cinquantième anniversaire de la mort de Boris Vian, je ne puis résister à l'envie de parler de "L'écume des jours". Roman de SF atypique, et donc ne pouvant que me plaire, il a marqué durablement plusieurs générations. Parfaite synthèse d'une SF décalée et des harmonies jazzifiantes, c'est un drame au romantisme désespéré et cosmique, une rencontre avec un monde plongeant à la fois dans le réel et l'irréel, le surréalisme et le réalisme de la fin inéluctable. À lire et à relire, pour plonger dans un monde si présentement futuriste, une bulle d'oxygène et une bulle de jazz, un écho de saxe parmi de drôles d'inventions quasiment interplanétaires.

Lifting

Jane B. Hallowed avait été une star d’Hollywood dans la seconde moitié du XXIème siècle.
Arrivée à 90 ans en 2212, elle souffrait de terribles pertes de mémoire. Disons même qu’elle ne se souvenait pratiquement plus de rien : de sa prestigieuse carrière, comme de sa légendaire beauté. Cela la déprimait terriblement, et croyant bien faire, un membre de son entourage lui proposa d’entreprendre un lifting de la mémoire. Il s’agissait d’une technique toute récente qui consistait à se faire tirer les membranes du cerveau, et vitaminer les neurones au moyen de collagène.
L’ancienne star entra en clinique un beau matin, pleine d’espoir et d’optimisme. L’intervention dura deux heures, et se prolongea par deux jours complets de réadaptation mentale.
Au-delà de cette période, Jane B. Hallowed recouvra ses esprits et surtout la mémoire.
Alors, elle se souvint de sa carrière, des jeunes premiers avec qui elle avait tourné, de ses rôles qui avaient marqué des générations de cinéphiles.
Mais plus les souvenirs affluaient, plus la tristesse la submergeait. La nostalgie l’étreignait et elle en vint à regretter le temps où tout son passé ressemblait à du sable fin que le vent emportait.
Et lorsque l’on eut la fâcheuse idée d’approcher son fauteuil roulant d’une immense psyché, sa mémoire liftée fit se superposer à l’image de la vieille femme ridée, tremblante et bavante qu’était devenue Jane B. Hallowed, celle de la jeune star à la chevelure flamboyante, au sourire incendiaire et aux yeux de braises qu’elle avait été il y a très longtemps.
Alors elle resta prostrée, comme murée dans une auto-amnésie salvatrice.

Patrick S. VAST - Juillet 2008

Chroniques martiennes

Mars est la planète qui a toujours fait rêver. En tout cas, c'est mon cas. Et que dire des Martiens ? Qu'on les imagine en petits hommes verts et pourquoi pas comme nos semblables, on s'est toujours plu à les voir nous côtoyant, ce qui est peut-être après tout le cas depuis très longtemps.




Dans les années 50, Ray Bradbury s'est penché sur la question martienne, et en a déduit quelques nouvelles s'unifiant en un roman, un grand classique, des chroniques impérissables, en attendant la grande rencontre avec... les Martiens !

Soleil vert

"Make room", d'Harry harrison, ou le cauchemar de 1999. Un roman choc, un futur presque immédiat où la surpopulation et l'alimentation sont devenues des problèmes récurrents, où les solutions font frémir.

1973, le film adapté du roman fait peut-être encore plus frémir même si l'action est repoussée jusqu'en 2022, comme pour laisser un peu de temps, de répit. Mais déjà en 1973, on sent bien qu'il est plausible ce monde où les habitants d'un appartement ne sont que du mobilier, où le troisième âge gêne et n'attend plus que de servir de substance sous l'appellation du mystérieux "Soleil vert". Le cauchemar avait commencé ; mais 2022 approche à grands pas ; alors, tenons-nous sur nos gardes !

More Robots

Eh oui, je persiste et signe avec les robots, mais il semblerait que ça se précise.

Die Roboter

1969 : qui aurait cru qu'aujourd'hui internet existerait, qu'avec un PC, un imbroglio de pièces électroniques, on ouvrirait toute les portes et les fenêtres ?

2049 : qui peut croire que les robots seront partout, rendant les besoins en main d'oeuvre humaine aléatoires, que les 35 h souvent si décriées n'étaient en fait que les incontournables prémices de la civilisation des loisirs, qu'il faut penser un nouveau système, tournant résolument le dos à ceux qui ont prévalu depuis le début de l'ère industrielle au XIXème siècle ?

Asimov l'a écrit et décrit, Kraftwerk, un groupe allemand des seventies, pionnier de la techno, l'a mis en musique.

Ravage

Imaginons un monde sans électricité ? Barjavel l'a fait dans les années 40, et ce fut le chaos, une complainte du progrès telle que le chantera un peu plus tard Boris Vian, poussée à l'extrême. "Ravage", ou l'homme moderne sombrant dans les abysses d'une violence à laquelle il n'était pas préparé, tandis qu'il ne réfléchissait plus dans un confort aseptisé.

Années 70, ce fut le retour aux sources, les communautés en Ardèche, dans les Cévennes. On voulait un retour aux valeurs ancestrales, et se passer... d'électricité. Le système à mis le holà à cette escapade de liberté, a formaté ce qui ne lui semblait pas conforme.

Dans "Ravage", la population est devenue l'ennemie du progrès qui a lui-même agi en tant que tel. Et la vision d'une moissonneuse-batteuse déclenchera une terrible colère, et le choix du non retour à l'origine des périls.

Les mains d'Hendrix

Charly était malheureux ; il aurait voulu être un guitariste mondialement reconnu, mais son groupe The Hellraisers, (les bringueurs), ne jouait que dans des petites salles pour des cachetons minables.
Alors Charly ne cessait de penser que s’il avait la virtuosité de Jimi Hendrix, les choses changeraient forcément. Il pourrait même faire une carrière solo, et n’aurait plus besoin des Hellraisers.
Or, un jour qu’il se promenait dans une rue de Cincinnati, il fut abordé par un grand bonhomme en costume trois pièces et coiffé d’un melon.
Le type se planta devant lui et dit :
— Oh, mon gars, t’as vraiment pas l’air dans ton assiette !
— Pas vraiment, reconnut Charly.
— Et pourquoi ça ? s’enquit l’autre.
— Bah, parce que je voudrais pouvoir jouer de la guitare comme Hendrix, répondit presque machinalement Charly.
Les yeux de l’inconnu s’écarquillèrent, et il s’exclama :
— Pouvoir jouer de la guitare comme Hendrix ! Mais c’est tout à fait possible ça, mon gars !
Charly crut que l’autre se fichait ouvertement de sa figure ; mais ce dernier poursuivit :
— Je vais te conduire chez un type qui va te greffer les mains de Jimi Hendrix.
« Ça y est, j’ai rencontré un fou ! » pensa Charly.
Mais il suivit pourtant l’inconnu dans un dédale de rues, jusqu’à ce que tous deux arrivent à ce qui était manifestement une clinique.
— Voici la clinique du docteur Williams, annonça l’autre, le meilleur spécialiste de la greffe des mains.
Tout se passa alors très vite pour Charly. Il rencontra un homme grand et osseux au visage inquiétant, subit plusieurs examens médicaux, et après une nuit de sommeil, fut emmené à un bloc opératoire complètement à jeun.
Quand il se réveilla, il avait les deux mains bandées, et fut nourri à la cuiller par une infirmière pendant quinze jours. Au bout de ce laps de temps, le Dr Williams en personne vint lui enlever les bandes qui entouraient ses mains, et déclara :
— Voilà, mon vieux, avec ces mains-là, vous allez pouvoir jouer comme Jimi Hendrix, puisque ce sont les siennes.
Charly fut alors autorisé à sortir de la clinique, et quand il demanda combien il devait pour le tout, la secrétaire de la réception lui répondit que c’était gratuit. Charly qui ne voulait pas avoir de mauvaises surprises par la suite insista un peu, et on lui dit alors que dans cette affaire, c’était donnant-donnant. Lui, Charly, allait devenir le meilleur guitariste du monde, et en échange, le Dr Williams allait être le chirurgien le plus célèbre de la planète. Charly ne chercha pas à en savoir davantage et rentra chez lui.
Il prit aussitôt sa Fender Stratocaster, et à son grand désappointement ne parvint pas à en tirer le moindre solo cohérent. Alors, il se rappela soudain qu’Hendrix était gaucher, et s’empressa aussitôt d’inverser les cordes de sa guitare. Mais il n’obtint pas plus de résultat. Il avait même l’impression de n’avoir jamais su jouer de sa vie.
Il laissa sa Fender de côté, et resta assis sur son lit, l’air très abattu. Mais il eut d’un coup le regard attiré par le colt ayant appartenu à son grand-père, qui était posé sur une table en face de lui. Une envie lui traversa l’esprit. Non pas de se suicider, mais de remplir le barillet de l’arme et de sortir dans la rue avec.
Dix minutes plus tard, il remontait une longue avenue, et alors qu’il allait croiser une sorte de bureaucrate portant une mallette, il sortit le colt de sa poche et l’abattit froidement. Il continua son chemin comme si de rien n’était, et récidiva cent mètres plus loin, en envoyant cette fois ad patrem une brave mère de famille et son rejeton.
Bientôt tout le quartier fut en émoi, car Charly tuait tout ce qu’il trouvait sur son passage. Et il venait juste de tirer sa dernière balle, quand un policier le mit en joue.
Imperturbable, Charly pointa son arme sur lui, mais le policier tira aussitôt.
Charly s’écroula mortellement blessé, voyant ainsi s’envoler sa carrière de guitar hero.
L’affaire fit grand bruit, et le Dr Williams en fut tout retourné. Mais il comprit ce qui s’était passé quand il apprit que le jour de l’opération de Charly, était de service une nouvelle recrue que l’on avait remerciée le soir même pour manque d’attention dans son travail.
Le Dr Williams descendit dans la chambre froide où étaient entreposées les mains à greffer. Il passa en revue tous les bocaux. Sur chacun d’eux étaient collée une étiquette, et au fur et à mesure, il lut tout haut ce que l’on y avait inscrit : Rodin, Michel-Ange, Léonard de Vinci… Il arriva bientôt au bocal portant la mention « Jimi Hendrix ». Le bocal n’était pas vide, contrairement à celui juste à côté.
Alors, ce fut d’une voix étranglée que le Dr Williams prononça cette fois le nom de l’intéressé : Hannibal Lecter.

Patrick S. VAST - 2008